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Photo du rédacteurMonique, tout simplement

Le don qui permet de s'épanouir ...



On associe souvent le don à de l'argent.


Il y a des années, quelqu'un a fait ce genre de don en me disant que pour le faire, il fallait d'abord satisfaire ses besoins financiers personnels. En théorie, cela a du sens, mais ce n'est pas le cas dans la pratique lorsqu'il s'agit du don dans son sens large. Je m’explique.


Dans ce contexte particulier, cette personne sous-entendait, considérant sa perception de ma situation, que je suis moi-même financièrement pauvre. Ce n'était pas le cas. Mes besoins étaient satisfaits et je n'avais pas le sentiment d'être dans le besoin, mais oui mon organisation ONG. La pauvreté ne se limite pas à l'aspect financier de nos vies.


La reconnaissance que nous sommes toujours plus riches (1) que quelqu'un d'autre (2) permet d'éviter la victimisation. Les besoins non satisfaits de l'un diffèrent aussi de ceux de l'autre. Les besoins (3) pourraient donc se manifester différemment dans la vie de chacun. Le sentiment du manque est souvent ce qui déclenchera le sentiment de "pauvreté'. Même avec peu d'argent, il est possible de vivre dans l'abondance. Voici un exemple concret.


En me promenant dans une petite ville du Costa Rica, j'ai aperçu une grand-mère en compagnie d'un de ses petits-enfants. La petite ne portait aucun soulier et souffrait de blessures aux pieds. Je me suis approchée d'elles pour demander à la grand-mère ce dont la petite souffrait. Grand-mère me répondit qu'elle n'avait pas les moyens de lui acheter de souliers, et comme la petite marchait pieds nus (4), elle attrapait parfois des champignons. Je lui ai donc demandé si elle serait d'accord pour que je lui offre une paire de sandales et une visite à la pharmacie pour aider à guérir ses blessures. Ce qu'elle a rapidement accepté.


Même si moi-même, avec peu d'argent à ce moment-là, j'avais la possibilité de l'assister, mon propre besoin étant de contribuer socialement au bien-être de cette enfant.


Je dois ajouter que ma croyance, qui est celle que j'ai depuis des décennies, est de savoir que je ne manquerai jamais de rien. Est-ce que je n'ai pas déjà été confronté pour autant à de l'insécurité en raison d'un manque d'argent ou d'autres lacunes? Absolument pas! Cependant, puisque ce n'est pas le but de ce post, revenons à la question du don.


Qu'en est-il des individus qui cherchent toujours à donner, même si cela ne profite pas nécessairement au bénéficiaire? En d'autres termes, quelqu'un qui n'est pas dans le besoin, sauf aux yeux du donneur. Il est possible qu'une personne parmi ces donneurs n'ait probablement jamais appris à recevoir ou cherche simplement à être perçue, inconsciemment, comme une bonne personne.


“On apprend à donner par les dons que l’on reçoit et par la manière dont on a appris à les recevoir…Si l’on n’a pas appris à recevoir, c’est-à-dire à ressentir de la gratitude envers son donateur, on ne désirera pas donner, ou uniquement par intérêt ou par calcul, ce qui, évidemment, n’est pas donner mais s’adonner au “donnant-donnant”.

Même s’il nous paraît qu’une personne est dans le besoin, peu importe qu’il soit physique, émotionnel ou spirituel, de s’assurer de demander s'avère essentiel. Si on ne le fait pas, ce type de don pourrait causer plus de tort que de bien. Voici une illustration de cela. Il s'agit du récit d'une personne rencontrée au Costa Rica alors que je développais le tourisme pour les personnes à capacité physique restreinte dans ce pays. Voici le résumé du récit relaté par cette personne.


Jeune homme, qui a perdu la capacité de marcher à cause d'un accident de moto, se retrouve seul sur un trottoir qu'il souhaite descendre. De nombreux passants se trouvent là, et une personne bienveillante s'approche derrière lui pour l'aider à descendre en empoignant sa chaise roulante. Ce jeune adulte de l’arrêter dans son mouvement et de lui dire : “si vous voulez vraiment m’aider, tenez mon café pendant que je descends le trottoir.”


Il n'avait pas besoin d’aide pour descendre du trottoir, il pouvait le faire lui-même, mais avait plutôt besoin d’un coup de main pour ne pas renverser son café qui était placé sur ces genoux. Si quelqu'un a besoin d'assistance, il est préférable de prendre le temps de demander pour éviter de causer plus de tort que de bien.


Laisser les gens choisir leur propre bataille n'est pas toujours aisé, j'en concède. Parfois, nous jugeons trop rapidement ce dont l'autre a besoin, alors que l'écoute de l'autre pourrait être suffisante pour mieux aider. Une approche consiste à mieux définir nos besoins et ceux de l'autre, en commençant par repérer ce qui nous motive (sentiments) à offrir.


Je te laisse sur cette réflexion et n’hésite pas à demander si un jour tu devais avoir un besoin de développer ta capacité d’empathie. Art que je continue à perfectionner en utilisant les trois formes d'empathie (5).

“Avec la bienveillance seule, vous aidez, mais en aveugle : c’est l’empathie cognitive et émotionnelle qui vous indiquent ce dont les autres ont réellement besoin.” Christophe Deval, psychologue clinicien

Monique, tout simplement


(1) Je parle de “richesse” car le sentiment d'abondance peut exister même en ayant peu d'argent. En d'autres termes, si nos besoins correspondent au style de vie que nous avons choisi, nous vivons l'abondance. Attention! Il ne faut pas confondre entre avoir à se contenter de peu et vivre l’abondance. Deux états distincts, le premier pouvant conduire à une insatisfaction.


(2) Heureusement pour nous, car sinon nous ne pourrions pas avoir la chance de connaître l'existence et l'œuvre de personnages tels que Mère Teresa, Peace Pilgrim, Vincent Van Gogh.


(3) Selon Abraham Maslow (1916 – 1972), le psychologue humaniste, les besoins à satisfaire dans nos vies sont classés en cinq catégories. Besoins présentés sous la forme d'une pyramide.


(4) Sans compter que la petite marchait sur les trottoirs et le bitume des rues, avec 30°C à l'extérieur.


(5) Il y a trois formes d'empathie, et chacune est aussi importante à maîtriser pour mieux aider. Il existe trois formes d'empathie : cognitive, émotionnelle et bienveillante. “Avec la bienveillance seule, vous aidez, mais en aveugle : c’est l’empathie cognitive et émotionnelle qui vous indiquent ce dont les autres ont réellement besoin.”

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