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Photo du rédacteurMonique, tout simplement

La souffrance n'est pas la clé pour avancer. Notre désir de retrouver un état de bien-être en est le sésame.

(Extrait d’un livre en devenir)


Un matin qui ressemble à tous les autres?


Jacqueline profite d'un week-end sur la plage en compagnie de ses amis. Une balade en groupe dès le lever du jour. L’air est pur avec comme bruit de fond les goélands et les vagues qui se posent sur le sable. Ils tombent sur des rochers et découvrent une petite grotte de l'autre côté.


Un vent chaud pénètre dans cette cavité où se trouvent des galets et des pierres polies par la force des vagues et des marées. Elle se sent autorisée à y entrer, à l'inverse de ses amis. Elle leur fait savoir qu'elle les rejoindra plus tard pour y rester un moment. Elle s'installe en face de l'entrée de la grotte, mais de manière opposée à celle-ci. Son regard se pose sur le fond, tandis qu'un rayon de soleil se pose sur sa paroi.


Après un certain temps, elle perçoit des sons.


D'où provient cette musique? Elle croit entendre : "C'est l'océan qui chante, il veut te parler."


Une sensation très subtile l'enveloppe, et tout à coup, un mouvement se fait entendre derrière elle. Elle est enveloppée par un vent puissant qui entre par la base de sa colonne vertébrale. Il se métamorphose en une chanson et l'invite à chanter avec lui.


Des sons gutturaux et très anciens émanent de sa poitrine. Puissants, envahissants et de plus en plus forts. Elle est consciente qu'elle doit les partager et les transformer.


Je ne sais pas comment. Je suis perplexe face à ce chant, il est perturbant, pense-telle.


Pendant une longue période, ces sons se font entendre en solitaire. Après un certain temps, Jacqueline réalise que ce chant exprime la souffrance humaine, celle qui vient de l'océan, de tous les continents.


Cette grotte se trouve sur une plage connue sous le nom de "Marvella" dans le Guanacaste, au Costa Rica. En espagnol, "Marvella" se traduit par merveille. Un endroit paisible et très peu peuplé vers la fin des années 90.


Ce chant de la mer est puissant et se produit souvent pendant ses méditations quand elle utilise son tambour. Elle éprouve une douleur intense. Elle perçoit cette souffrance. Dès qu'il pénètre dans sa gorge, elle est impuissante à empêcher ce son de sortir. Elle se demande si un jour elle pourra faire évoluer ce chant, cette grande souffrance. Peut-on la changer ou la transcender? Mais en quoi? Se dit-elle. Elle n’en est pas certaine.


Les années s'écoulent.


Un jour, on lui demande d'organiser une célébration de la pleine lune dans les montagnes, au sud de la ville appelée San Isidro del General, au Costa Rica où elle réside. Elle opte pour un terrain vague près de San Juan de Dios. Elle amène son tambour. Tambour qu'elle a acheté dans un marché artisanal au Nicaragua. Il est énorme, splendide et fabriqué à partir d'un tronc d'arbre, le manguier. Le manguier est associé à la douceur divine.


“La mangue signale une période de retour à notre passé pour renouer avec nos amis, notre famille et nos lieux. Les manguiers sont un symbole d'amour et de bonheur qui possède le pouvoir magique d'exaucer les vœux.”

Les préparatifs pour la célébration de la pleine lune sont en cours. Elle met des coussins, c'est ce qu'elle utilise pour animer des ateliers sur la gestion du stress. Elle les positionne de manière à former un cercle. En compagnie de quelques amies, ils se lancent à la recherche de branches mortes et de morceaux de bois qui seront utilisés pour alimenter le feu. La nuit est maintenant sombre.


Les nouveaux arrivants sont accueillis par le son du tambour.


Un silence s'installe doucement, permettant à la nuit de se réveiller complètement. Les grillons et le vent frais les entourent.


Le tambour continue de retentir.


Soudain, ce chant guttural se fait entendre partant de la racine de sa colonne vertébrale tout en montant jusqu'à sa gorge. Au début, un chant qui est murmuré devient rapidement de plus en plus puissant. Elle perçoit l'énergie des participants qui s'y mêlent, même si eux restent silencieux. Enfin, elle comprend. Ce chant exprime la souffrance humaine, celle qui doit être entendue, écoutée et transcendée pour être relâchée.


Le tambour s'apaise, et le chant devient doux, lent, pour finalement s'éteindre avec le vent.


De manière alternée, chaque participant exprime ce qu'ils veulent laisser derrière eux, tout en brûlant une représentation de ce délaissement dans le feu. Chaque élément délaissé est accompagné par des flammes colorées qui s'élèvent vers le firmament. Ensuite, un autre cercle de discussion leur offre l'opportunité de découvrir ce qu'ils envisagent de construire demain.


La célébration se conclut par le partage de la nourriture apportée par chacun, ainsi que du vin.


Ce chant a réussi à rejoindre une chanson qui est maintenant célèbre à l'échelle mondiale. Elle pousse les individus à mettre un terme à leur propre souffrance, tout en reconnaissant qu'ils forment un tout. En éliminant ainsi une partie de la souffrance d'un seul univers en phase de guérison.


Monique, tout simplement

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